jeudi 17 avril 2014

Aztèque hi-tech



À Noyon, la piscine n'est pas une piscine Tournesol.
Non.
C'est un bassin en longueur que l'on a voulu, comme pour le modèle de Bernard Schœller, avec un toit qui s'ouvre lorsque les beaux jours arrivent. C'est d'ailleurs amusant cette volonté de ciel, lorsque l'on se baigne... Comme si la céramique des bassins appelait à elle le ciel bleu.
Bien évidemment ce qui nous séduit immédiatement dans cette carte postale Combier, c'est le dessin de la structure métallique qui glisse comme des tables gigognes l'une dans l'autre pour gagner de la place. Le dessin a quelque chose de l'avion, du morceau de Tour Eiffel, quelque chose d'industriel dont la franchise mécanique en fait tout l'attrait. On comprend au premier coup d'œil comment ça marche, on lit parfaitement le roulement, presque on entend le bruit de cette glissade sur les rails.
Le bassin lui-même est simple. Petit bassin au fond, et devant, les grands qui n'ont plus peur de l'eau jouent dans le grand bassin.
Mais le grand mur de brique était sans doute trop vide. On décida d'appeler un artiste :



Et un bas-relief aux reflets métalliques (acier poli ?) d'une  beauté à la Paco Rabanne embrasse l'ombre de la structure. Tout le monde l'ignore. Il est comme un soleil froid, une broche un peu trop grosse sur le revers d'une robe bon marché.
Mais qui réalisa cette sculpture de piscine qui ne démérite pas ? 
Et quel architecte a dessiné cette piscine ?

Pendant ce temps, à Paris-Bercy, un chef-d'œuvre prend sa place :



Messieurs Andrault et Parat nous offrent le P.O.P.B que j'aime mieux appeler Palais Omnisport de Paris Bercy. La carte postale Yvon nomme bien les architectes que nous aimons beaucoup sur ce blog. L'image est superbe mettant l'objet comme sur un socle fait d'une volée de marches. L'aspect minéral et sec de ce promontoire fait monter la pression de la structure qu'une bande unie de ciel bleu achève radicalement. Une minuscule silhouette nous donne l'échelle de l'ensemble.



Tout est tranquille.
Mais comme pour la piscine de Noyon, l'image laisse passer les hourras de la foule à l'intérieur.
Je me demande comment à cet endroit, le photographe peut être aussi haut ?





Me fascinent toujours autant la puissance visible des piliers et la sensation de légèreté du treillis métallique conçu par Jean Prouvé. Ce mastaba aztèque hi-tech posé dans Paris est parfaitement représenté dans le livre superbe édité au Cercle d'Art en 1991. Le Palais Omnisport en fait même la couverture.

Andrault Parat, architecture
Robert Bordaz, Michel Ragon, Bernard Heitz
éditions Cercle d'Art, 1991.

photographies de A. Martin :

















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