lundi 11 février 2013

Double fonction

On va retrouver deux amis : Monsieur Novarina et Monsieur Gillet.
On va voir comment d'un objet utile, d'une forme souvent laide, d'un génie civil un peu sec, ils savent prendre en compte son programme pour le dépasser et l'élargir en collant une autre préoccupation à la réalité urbaine d'une construction. Ils inventent le bâtiment double fonction en quelque sorte.
De Monsieur Guillaume Gillet nous avions déjà vu son extraordinaire château d'eau à la Guérinière à Caen. On sait l'état de décrépitude de ce chef-d'œuvre aujourd'hui. Il a pourtant obtenu le Label Patrimoine du XXème siècle. Mais revoyons-le dans toute sa grandeur, sa beauté parfaite et surtout son ambition.



La carte postale Iris prend le château d'eau comme motif et le replace dans son espace, celui d'une nouvelle cité, d'un nouveau quartier.
Il faut dire qu'il le mérite ce château d'eau qui est aussi un marché dont on devine sur la carte postale la galerie marchande qui court tout autour.
On devine aussi l'incroyable escalier qui monte vers le réservoir. Un marché donc, placé là sous l'ombre pliée du béton. Façon d'animer une forme souvent oubliée, une fonction triviale, par de la convivialité. Manière aussi de faire une architecture-phare, un signe urbain fort dont la fonction première ainsi détournée remplit le rôle de point névralgique et convivial d'un quartier.
Guillaume Gillet fait là sans doute l'un des plus grands gestes de sa carrière.
Voyons comment s'en tire Monsieur Novarina :



Nous sommes à Argentan devant le centre commercial. Un bâtiment dans un cercle parfait entoure une cheminée qui monte tout droit.
Une énorme cheminée pour un si petit centre commercial ? Non ! Sans doute simplement la chaufferie des immeubles derrière ainsi camouflée en centre commercial moderne. C'est bien dessiné (comment s'en étonner de la part de Monsieur Novarina) c'est bien vu et c'est là aussi l'occasion de retourner une difficulté en avantage. La cheminée devient le repère, le centre commercial cache la chaufferie !
On notera que l'éditeur Artaud de cette carte postale nomme bien l'architecte mais qu'il fait sans doute une faute d'orthographe en nommant la rue : rue du Béridien. Il faudrait lire Méridien ! Mais me direz-vous, il ne semble rien rester de ce lieu... alors....

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